Mehenni : «Les Sahraouis sont plus des otages de l’Algérie que des réfugiés»
«A Tindouf, les Sahraouis sont plus des otages de l’Algérie et du Polisario que des réfugiés». Les propos sont de Ferhat Mehenni, le président du Mouvement d’Autonomie de la Kabylie (MAK). «Si on laisse la possibilité aux Sahraouis de sortir des camps, ils rallieraient tous Laayoune. Une enquête internationale devrait être menée par l’ONU», a-t-il affirmé dans une interview accordée à la chaîne Canal 22, opposée au régime algérien, dont des extraits ont été repris par un site d'informations amazigh.
«J’étais déjà à Tindouf dans les années 90 et des Tindoufis m’avaient appris qu’en 1975, quand on avait décrété que le Sahara allait être indépendant et que l’Algérie avait créé le Polisario, (…) ils avaient joué le jeu avec l’armée algérienne pour se faire passer eux-mêmes pour des Sahraouis», affirme Mehenni.
Le président du MAK a souligné que «les dernières résolutions de l’ONU et les derniers positionnements internationaux font que la solution royale pour la question du Sahara est celle de l’autonomie, qui est attestée comme étant crédible par de nombreuses puissances».
Une position que partage entièrement l’ancien ministre espagnol de la Défense, José Bono. «Les Sahraouis en ont assez des résolutions et des discours très radicaux invoquant des solutions des Nations unies qui n'ont pas été appliquées depuis des décennies. Ce qu'ils veulent, ce sont des solutions, et elles ne viennent ni du Polisario ni de l'Algérie», a-t-il déclaré la semaine dernière dans une interview accordée à la chaîne espagnole La Sexta.
Sur les rumeurs véhiculées par les médias algériens sur le financement du MAK par le Maroc, Ferhat Mehenni a rejeté cette accusation, soulignant qu’il «préfère en rire».
Rendant la pareille à Alger, Rabat plaide pour le droit des Kabyles à l’autodétermination. «Le peuple kabyle a subi trois colonisations : ottomane, puis française et maintenant algérienne», a martelé le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, l’ambassadeur Omar Hilale lors de la réunion du Comité des 24 de l’ONU, organisée du 11 au 13 mai en République de Sainte Lucie.